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A propos des négociations gouvernement avec FMI / BANQUE MONDIALE

La pensée unique tue la pensée

jeudi 28 avril 2022

Comment sortir de l’impasse économique et politique ?

Ce matin je me suis posé la question suivante :
Est-il réellement possible d’entamer un nouveau modèle de développement en s’appuyant sur les mêmes relations économiques avec les pays étrangers ?

Un rapide tour d’horizon nous permet d’affirmer sans beaucoup se tromper que l’Europe du Sud qui est notre voisin le plus développé nous a orienté vers l’industrie légère, le tourisme et les services. En échange, nous fournissons main d’œuvre bon marché, une bonne partie de notre production agricole, du gaz algérien et un peu de notre pétrole et ces dernières années des cadres formés dans notre pays.

Les pays de l’Est européen et la Chine se sont intéressés plutôt à notre infrastructure territoriale et ont construit cité olympique, barrages, canaux,...
Les pays du golfe nous ont fourni des fonds pour construire essentiellement des hôtels.

Or nous savons qu’aujourd’hui notre économie est fortement handicapée par l’état lamentable de notre infrastructure, notamment celle du transport en commun et du transport des marchandises, de nos hôpitaux, de nos écoles et de nos services administratifs nationaux, régionaux et locaux.

Les années 60 nous avons commencé l’industrie lourde avec El fouleth et quelques autres entreprises nationales. On produisait autobus, wagons pour trains, tracteurs pour l’agriculture et pour le génie civil.

Aujourd’hui, avec l’aide de la Chine, on recommence à produire des autobus de luxe pour tourisme, des voitures MG.. Et c’est à peine si nous produisons de l’énergie solaire..

Alors la question est : Comment agir sur nos relations avec l’étranger pour résoudre nos problèmes économiques de développement en adoptant une nouvelle orientation de notre économie ? On est simplement prisonniers de FMI, de BM et de nos voisins du nord.

Le soir de ce même jour, je continue mes réflexions en ligne

Comment nous libérer ? C’est peut-être la question-clé pour sortir de l’impasse à la fois politique, économique et organisationnelle.
Oui, les organismes de notre Etat sont figés dans le moule d’un modèle de développement à bout de souffle. Les solutions qu’ils proposent à chaque gouvernement sont dans la stricte continuité des méthodes, des réflexions et des choix acquises durant des décennies et les décisions qui en découlent seront simplement dans la direction de la poursuite du même modèle de développement.

La machine administrative doit se secouer elle-même pour qu’elle soit plus imaginative, plus inventive, moins mécaniste, plus cohérente, moins cloisonnée dans l’étude des dossiers de rénovation et de développement.

Elle doit se donner une nouvelle ÉTHIQUE qui répond mieux aux besoins NATIONAUX d’aujourd’hui. Nous devons dire tous : Non à la routine administrative ! Non au corporatisme ! L’administration doit impliquer plus les chercheurs de métier que sont les universitaires en leur proposant des problèmes à résoudre. Et surtout qu’elle prenne conscience que c’est dans la DIVERSITÉ des réflexions et des approches que jaillit les idées nouvelles. La pensée unique tue la pensée.

Elle a mille façons de dynamiser la relation Université- Administration pour associer les chercheurs à la résolution des problèmes nationaux. L’autonomie universitaire n’est nullement un obstacle au développement de cette relation. Elle garantit seulement la diversité des études, des approches et des solutions.
Redonner aux organismes : CÉRÈS, INSTITUT DE L’ÉDUCATION, INSTITUT PASTEUR, INRAT, CONSEILS SECTORIELS,... une fonction et des objectifs à atteindre.

Un appareil ministériel est un appareil d’exécution et non un appareil de recherche proprement dite. Pour exécuter un programme solutionnant un problème national , l’administrateur doit avoir entre les mains un projet de solution. Pour réfléchir sur un problème national et rechercher des solutions, le chercheur doit avoir les données de ce problème. C’est le paternariat Administration-Université. Ça concrétise le rôle sociétal de la Science et en même temps le rôle societal de l’Etat. Et Ça ouvre les portes de l’innovation de notre pays quand la Science se met au service de tout le pays.

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2022-04-27
Taoufik Karkar